Histoire
A l’époque de la Révolution française, le petit village d’Azincourt situé dans la châtellenie de Bouchain, est en train de mourir. Les guerres incessantes qu’il avait subies, avaient eu raison de lui. Il ne se composait plus que d’une grosse ferme adossée à l’antique château fort, lui même en état de ruines, la maison du curé et de l’église.
Ladite église, dédicacée à « Sainte Marie » qui n’était plus entretenue depuis de nombreuses années, menaçait de s’écrouler.
La convention nationale décréte alors la démolition de l’édifice religieux et la réunion du village d’Azincourt avec le village voisin d’Emerchicourt. C’est ainsi que fut créé le village.
Le village d’Emerchicourt existait surtout grâce à l’abbaye de Vicoigne qui depuis le moyen âge possédait la plus grande partie de son territoire. Des générations de riches fermiers avaient toujours occupé l’imposante ferme de « Vicoignette », ils dirigeaient le petit village.
Tout serait resté en l’état si le Nord de la France n’avait pas connu la « Révolution industrielle » qui allait bouleverser le village.
La découverte du charbon et son exploitation allaient avoir des conséquences économiques et humaines et provoquer une mutation complète de la région. Proche du village, la compagnie des mines d’Aniche créée en 1773 attira de nombreux industriels qui s’installeront autour des puits de mines récemment créés.
C’est ainsi qu’en 1823, s’ouvre la verrerie des Sieurs « DRION et DORLODOT ».
Située le long du « Pavé d’Auberchicourt à Bouchain », elle était édifiée sur le territoire d’Aniche mais à sa limite extrême, là où commencent les terres d’Emerchicourt.
L’industrie du verre, grosse consommatrice de charbon de terre, allait modifier complètement le visage de notre village. Elle allait agir comme un aimant et déplacer les centres de vie des habitants. La vie du village, essentiellement agricole, était concentrée autour de son église et de sa mairie avec ses cinquante habitants.
Avec le temps, la verrerie « d’en haut » avait pris une extension telle, qu’en 1855, M. Patoux : « Maître de verreries » et maire d’Aniche, décide d’adjoindre à sa verrerie, une glacerie. Cette nouvelle fabrication nécessite un nouveau personnel qualifié que l’on fait venir d’autres usines françaises et belges.
En 1857, un coron ouvrier est construit, sur un terrain appartenant à la verrerie d’en Haut, et situé sur le territoire d’Emerchicourt. Ce coron qui allait faire passer la population du village de cinquante habitants à deux cent cinquante, était à mi-chemin entre l’ancien village et l’usine de verrerie. Quelques années plus tard, l’école publique et la mairie sont construites près de ce coron appelé « coron blanc » ou « coron des tonneaux » puis « coron de vicognette ».
L’extension du village allait se poursuivre dans les décennies à venir. Vers 1920, le personnel de l’usine ne faisant qu’augmenter, la direction décide la construction d’une cité ouvrière. La « Cité Woldémar Lestienne » construite sur l’ancien territoire du village d’Azincourt allait accueillir les premières familles de verriers dès 1923. Le village voyait sa population atteindre les cinq cents personnes