L’église

Notre vieille église paroissiale, sise au beau milieu du cimetière, se trouve dans le vieux village d’Emerchicourt.
C’est une bâtisse de 15 m de long, 6 m de large, élargie à 10 m à son entrée, qui ressemble beaucoup aux églises fortifiées de la Thiérache. L’édifice en briques rouges, au soubassement de grès est assez massif. Un petit clocher en forme de tourelle munie de meurtrières est opposé au chœur. On accède à l’église par un sas muni de deux portes.

Comme la région est une terre d’invasions, les habitants menacés ont dû chercher refuge et protection à l’intérieur. Elle est restée un exemple typique de ce qu’étaient à peu près toutes les églises villageoises sous l’Ancien Régime. Lieu de culte chrétien et catholique, elle servait à dire et à faire la messe paroissiale, mais elle était aussi un lieu privilégié de rencontres.

Elle servait également de lieu de sépulture. A l’intérieur, on y trouve encore de nos jours des plaques funéraires.

Dans son clocher, la seule et unique cloche qui y est accrochée, rythmait auparavant la vie de tous les jours.

L’église daterait du XIème siècle mais sa date de construction reste inconnue. On ne sait pas à quel saint elle est dédiée, on sait simplement qu’elle est très ancienne et qu’elle peut être considérée comme la mémoire du village. Elle en est le plus vieux bâtiment.

Depuis environ huit siècles, ce modeste édifice religieux est toujours en place. Il a pourtant subi l’usure du temps et surtout les méfaits des militaires lors des nombreuses guerres. A chaque fois, les paroissiens ont eu à cœur de le restaurer.

L’histoire de « MARTINE »

Durant la terrible guerre de succession d’Espagne de 1708 à 1712, la cloche de l’église a dû être endommagée ou bien a-t-elle été enlevée pour être transformée en canon ? Nul ne le sait.

En 1716, trois censiers du village vont offrir une nouvelle cloche à l’église. C’est cette cloche que Mr Pierre EBERHART a retrouvée à l’hôtel DROUOT à PARIS et qu’il a restituée à sa commune d’origine en 2001.
Elle est haute de 42 cm, a 41 cm de diamètre, un poids de 40 kg et se nomme MARTINE.
La panse porte une vierge à l’enfant en relief.

Une inscription en relief entre deux frises de rinceaux se développe sur deux lignes.

POUR ERMERCHICOUR ANSELME BEGHIN TOUSAIN LIMAL & JEAN LOUIS DU PIRE MONT FAIT FAIRE & MONT DONNE LE NOM MARTINE EN LAN M.DCCXVI (1716)

Au cours de l’année 1917, les allemands récupèrent tout le matériel en cuivre, bronze, cuir pour leurs besoins. Tout porte à croire que la cloche de l’église a été enlevée, devait être fondue pour en faire des canons.

Comme lors de la Révolution, MARTINE va échapper à ce sacrilège.
Où fut-elle entreposée ?
Est-elle arrivée en Allemagne ?
Comment arriva t-elle un jour à l’Hôtel DROUOT ? Nul ne le sait.
Cela laisse libre cours à votre imagination………………………………………..
…………………… C’est le fabuleux destin de MARTINE.

La chapelle Notre Dame des orages

Derrière la verrerie d’en haut, sur la route qui reliait l’ancien village d’Azincourt au village d’Aniche, le passant attentif peut découvrir, dans son cadre de verdure, une très ancienne chapelle.

Petite construction en briques, recouverte d’ardoises renfermant la statue de la vierge Marie, la chapelle n’a pas toujours été à cet emplacement. Elle était auparavant située non loin de la vielle ferme d’Azincourt, le long du chemin d’Emerchicourt à Abscon.
Un document daté de la révolution française précise que cette chapelle, « Existe depuis toujours ».
Une tradition très ancienne y est attachée.

Autrefois, à l’époque de la moisson, ce que craignaient le plus les agriculteurs, c’était l’orage. Surtout lorsqu’il était accompagné de trombes d’eau, qui venaient gâcher irrémédiablement la récolte tant espérée.

Une ancienne dévotion prétendait que la vierge pouvait les protéger de cette calamité naturelle.
Aussi, chaque année à la même époque, un cortège religieux se formait avec à sa tête le curé suivi de tous ses paroissiens. Ensemble, ils partaient en procession, portant la statue de la vierge jusqu’à l’église où une messe était dite en son honneur.
Tous espéraient obtenir la protection de la vierge contre les orages dévastateurs.